Conférence : Comment favoriser le développement de l’autodétermination des personnes avec déficience intellectuelle

donnée à l’occasion du colloque « Déficiences intellectuelles, défis pour l’intervention et la recherche » du 2 février 2017.

Auteur :  Laurent Heck, psychologue

Illustrations : Marjolaine Van Brussel

En vidéo :

 

Bonjour à tous,

Je m’appelle Laurent Heck, je suis psychologue et thérapeute. Formé aux thérapies brèves orientées solutions et en systémique, je me suis spécialisé dans la prise en charge des personnes en situation de handicap ainsi que dans les thérapies de couple.

La Thérapie orientée solutions ou encore La Thérapie des Possibles propose aux personnes de défusionner de leurs problèmes et de rechercher et de développer leurs ressources et compétences. C’est un formidable éclairage pour aider les personnes avec déficience intellectuelle à développer leur autodétermination.

 

 

 

Comme vous l’a expliqué le professeur Haelewyck et selon la théorie de Deci et Ryan, l’autodétermination se base sur trois besoins. Le besoin de se sentir compétent, le besoin d’appartenir à un groupe et le besoin de pouvoir faire ses propres choix. Et selon moi, soutenir la satisfaction de ces trois besoins est l’une des tâches principales à laquelle doit s’atteler un thérapeute avec un patient déficient intellectuel.

 

Je dirais même que pour moi, accepter son handicap ou non n’est pas la vraie question. Car qu’une personne avec déficience intellectuelle accepte ou non son handicap varie selon les jours, les moments de vie. Mais surtout, je le répète, cela varie en fonction de la satisfaction de ces trois besoins.
Avec les personnes en situation de handicap qui vienent me voir, je leur apprends à voir leur handicap non pas comme un grand drame insoluble, mais à le décortiquer en multiples situations-handicap. Ensuite, je réfléchis avec eux sur ce qu’il convient de faire : face à telle situation, puis-je trouver une adaptation ? Une solution ? Ou dois-je   accepter ce
tte situation tel quel et essayer d’y trouver un sens voire même un avantage ?

J’apprends aussi aux personnes en situation de handicap à remettre leur handicap à sa juste place : Je ne l’ignore pas, je ne me cache pas derrière, j’apprends même à en jouer… J’apprends aussi à me connaître et à faire mes propres choix en lien avec les autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaucoup de mes patients viennent me voir avec la demande de trouver l’amour… Mais leur solitude amoureuse est-elle uniquement liée à leur situation de handicap ? S’il est indéniable que le handicap complique la vie et donc aussi la rencontre amoureuse, je propose aux patients de travailler sur leur réseau social, leurs hobbys, leur estime de soi et enfin leur façon d’interagir avec les autres. Car ce sont là des leviers sur lesquels les gens peuvent agir, pour être plus heureux et épanouis dans leur vie. Alors, ils deviendront plus attirants…

 

 

 

 

 

Comme conclusion, j’ai envie de finir sur une question-réflexion que nous propose Jean-Charles Juhel, « Quand hier on les appelait débiles ou idiots, qu’aujourd’hui on les appelle : « Personnes présentant une déficience intellectuelle », quand arrivera le jour où on les appellera simplement Madame, Monsieur ? Et qu’on leur demandera simplement en les rencontrant : Où habitez-vous ? Que faites-vous dans la vie ? »

 

 

 

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